Depuis 2019, c’est l’une des missions de la Maison de l’emploi. Elle gère une partie du fonds de revitalisation ouvert après la fermeture de l’usine Carrier (1). Cela fait partie des obligations des grandes entreprises dont les restructurations affectent par leur ampleur l’équilibre du bassin d’emplois : dans une logique réparatrice, elles sont tenues de contribuer à la recréation d’activités locales.

Au total, la contribution de Carrier s’élève à 692.528 €. La Maison de l’emploi (MDE) en gère 203.000 €. Dont un peu plus de la moitié a déjà été utilisée, comme on l’a appris jeudi, lors de l’assemblée générale de la MDE. Au total, 73.000 € sont prévus pour des actions sur l’apprentissage, la mobilité et le logement. 45.000 € pour la « relocalisation des emplois saisonniers agricoles ». Ou encore 20.000 € pour le renforcement des actions de formation localement et autant pour le reclassement des ex-salariés de Carrier de plus de 55 ans. Plus largement, le cabinet Actiforces, chargé du reclassement des salariés de l’entreprise, est venu à plusieurs reprises l’an dernier à la Maison de l’emploi pour faire le point sur la situation de chacun d’entre eux. « Au final, sur 82 personnes adhérentes à l’antenne emploi, 75 % étaient en situation d’emploi » ou avaient une solution possible, a indiqué le directeur de la MDE, Dominique Leclere.

Obligation d’embauche

La formation est un autre défi auquel s’attelle la Maison de l’emploi. « Sur notre territoire, bien qu’on ait un chômage important, les entreprises ont du mal à recruter. Pourquoi ? En raison du niveau de qualification faible », a souligné le président de la MDE Michel Guimonet.

Sa structure accueille donc des organismes de formation. Elle a également contribué à la mise en place d’une formation spécifique dans le domaine de la tôlerie visant à rapprocher les demandes des entreprises locales de la main-d’œuvre disponible. « On recense les besoins communs des entreprises. Ensuite, on se rapproche de la Région qui finance la formation. Et les entreprises s’engagent à embaucher les personnes ainsi formées », explique Dominique Leclere. Un dispositif de ce type devrait voir le jour l’année prochaine pour former des agents de soin dans les Ehpad.

(1) Comme elle a géré tout ou partie des fonds de revitalisation liés aux restructurations Matra, Philips et Faurecia, tous clôturés depuis trois ou quatre ans selon les cas.

chiffres-clés :

Malgré la crise sanitaire et la fermeture de plus de deux mois qu’elle a entraîné au printemps 2020, 5.872 personnes ont poussé la porte de la Maison de l’emploi l’année dernière. Pour une écrasante majorité (4.945), ce sont des demandeurs d’emplois. Mais aussi 627 salariés et 112 chefs d’entreprises, entre autres.